Bosco Ntaganda, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, a déclaré aux juges de la Cour pénale internationale (CPI) qu’il n’était pas un meurtrier mais un révolutionnaire qui combattait pour rétablir la paix au Rwanda et en République démocratique du Congo.
« J’ai été décrit comme un Terminator, comme un infâme meurtrier mais ce n’est pas moi. J’ai cette réputation non parce que j’ai fait ces choses mais à cause de la haine contre les rwandais », a-t-il indiqué.
S’exprimant lors du deuxième jour des déclarations liminaires de ce procès, M. Ntaganda, qui est né au Rwanda mais qui est devenu ressortissant congolais, a affirmé que contrairement aux allégations de l’accusation, il avait rejoint l’UPC [Union des patriotes congolais] pour rétablir la sécurité et pour protéger les civils en Ituri, une région de la République démocratique du Congo (RDC) déchirée par la guerre.
Ntaganda répond de 18 chefs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité qui auraient été commis tandis qu’il servait en tant que chef adjoint d’état-major dans la milice de l’UPC. Les crimes, notamment le viol, l’esclavage sexuel et le pillage, auraient été perpétrés en 2002-2003, alors que la milice de l’UPC tentait d’expulser les groupes qui n’étaient pas hema de certaines zones d’Ituri.
« Je suis un soldat et j’ai été entraîné par des experts militaires ougandais et rwandais. J’ai moi-même entraîné un grand nombre de soldats. Je suis un instructeur aguerri. J’ai toujours respecté la tactique et les stratégies militaires et considéré que la discipline était la base de ma fonction », a-t-il déclaré.
Il a ajouté que c’était à cause de son respect de la discipline militaire qu’il était devenu général dans l’armée de la RDC alors qu’il était encore jeune et qu’il avait été auparavant nommé chef adjoint de l’état-major de l’UPC.
Ntaganda a indiqué que les troubles ethniques avaient débuté lorsque, le 4 août 1998, le gouvernement de la RDC à Kinshasa avait demandé aux civils de tuer des tutsis ou ceux qui ressemblaient à des tutsis. Il a précisé qu’un grand nombre d’entre eux avaient été obligés de s’enfuir de leur maison.
Il a ajouté que, depuis 2000, l’armée ougandaise était en activité dans la zone, soutenant d’abord l’UPC avant de chasser ses combattants de leur quartier général de Bunia.
« Lors de toutes ces batailles, de nombreux compatriotes congolais ont souffert », a indiqué M. Ntaganda.
Son objectif en rejoignant l’UPC en 2002 était, par conséquent, de voir un retour pacifique des congolais qui avaient été chassés de leurs maisons et « de rétablir la paix sans discrimination ethnique ».
Ntaganda a déclaré qu’il n’était pas un criminel mais un « rebelle révolutionnaire ». Il a mentionné avoir combattu aux côtés de rebelles rwandais en 1990-1994 et avoir été un des combattants qui avaient mis fin au génocide rwandais.
Il a également affirmé que, en tant qu’officier, il n’avait combattu que des personnes en uniforme. « Je n’ai jamais combattu de civils … Je les ai toujours protégé ».
L’avocat de la défense, Luc Boutin, avait précédemment indiqué que les actions de M. Ntaganda devaient être appréciées au regard du contexte politique et militaire de l’Ituri de cette époque. « Des éléments de preuve démontreront que les théories de l’accusation selon lesquelles il est un soldat sanguinaire sont tout à fait infondées », a précisé M. Boutin.
D’après lui, l’objectif de l’UPC était de protéger la population des massacres perpétrés par le Rassemblement congolais pour la démocratie – Mouvement pour la libération (RCD-ML) et sa milice lendu alliée.
Entretemps, l’avocat principal de la défense Stéphane Bourgon a déclaré que M. Ntaganda souhaitait forger les FPLC comme une force « organisée, efficace et disciplinée » et punissait les membres des FPLC qui avaient commis des manquements ou des violations.
Il a indiqué que son équipe, toutefois, ne disposait pas de suffisamment de temps pour préparer le procès et avait envisagé de ne pas prononcer de déclaration liminaire.
Il a précisé que la défense n’avait pas eu d’enquêteur sur le terrain depuis le mois de juin, ce qui « fait que nous ne sommes pas prêt pour le premier témoin du 15 septembre ». Il y a deux semaines, la défense avait recruté un enquêteur sur le terrain mais, dimanche dernier, il a informé l’équipe de défense qu’il démissionnait. M. Bourgon n’a pas donné de détails sur les raisons pour lesquelles il rencontrait des difficultés à trouver un enquêteur.
Dans d’autres demandes soumises aux juges, la défense a suggéré que les victimes puissent jouer un rôle limité au cours du procès afin qu’elles ne deviennent pas un deuxième procureur. Elle a critiqué l’utilisation prévue de séances à huis clos lors de la déposition de certains témoins, ce qui, d’après elle, constituerait une négation du droit de M. Ntaganda à bénéficier d’un procès public et saperaient les efforts pour établir la vérité du témoignage.
Sarah Pellet et Dmytro Suprun, qui représentent les victimes au procès, avaient fait précédemment remarquer que les victimes avaient attendu 12 ans pour obtenir justice.
« La réinsertion de ces enfants exige la reconnaissance des souffrances qu’ils ont endurées », a déclaré Me Pellet. Elle a évoqué tout particulièrement les souffrances des enfants soldats, notamment des filles qui faisaient le ménage, le nettoyage des uniformes des commandants et qui subissaient la violence sexuelle.
« À la suite de ces viols, certaines filles ont donné naissance à des ‘enfants qu’elles n’ont pas abandonnés mais dans les yeux desquels elles voient les hommes qui les ont violées », a-t-elle ajouté.
Me Suprun a déclaré que les 1862 victimes qu’il représente ont perdu au moins un membre de leur famille. Certains ont vu leurs proches découpés en morceaux par les combattants de l’UPC. Il a indiqué qu’une victime a vu son frère être brûlé vif après avoir été forcé de creuser sa propre tombe.
La journée d’aujourd’hui a été marquée par la conclusion des déclarations liminaires. Le premier témoin de l’accusation débutera sa déposition le 15 septembre.
merci pour tout,
m.bosco ntangana merite ce qu’il sait que ces defenseurs cherche quoi funirons mal.c’est pourquoi je conseil botuin et bourgon que ce qui est vrai n’est pas de profiter l’argent pour defendre c’est bien mais,ce qui est plus vrai c’est de gagner le proce.
ça ira mal pour ntangana,qu’il ne depense pas beaucoups pour se defendre car sa ira en vaine,mais,je te conseil 5 ans ce n’est beaucoup tu sortiras.