Après une pause de huit semaines, le procès de l’ancien chef de milice congolais Bosco Ntaganda a repris aujourd’hui devant la Cour pénale internationale (CPI) avec le témoignage d’un témoin à charge se présentant sous le pseudonyme de témoin P790.
Lors de son interrogatoire mené par le substitut du procureur Nicole Samson, le témoin P790 a raconté quatre attaques sur Kobu et ses localités environnantes situées dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Le témoin a déclaré que ces attaques avaient été conduites par des soldats appartenant à l’Union des patriotes congolais (UPC). Selon le témoin, les attaques, qui se sont déroulées en 2002 et 2003, ont forcé les habitants locaux à fuir dans la brousse.
Le témoin P790 a indiqué qu’aucun des habitants en fuite « n’avait emmené quoi que ce soit de sa maison ».
« Quelle était l’ethnie des soldats de l’UPC ? », a demandé Me Samson.
« Ils étaient Hema », a répondu le témoin. Il a ajouté que quelques soldats ougandais figuraient dans les rangs des forces attaquantes.
Le témoin P790 a bénéficié de mesures de protection, notamment d’une déformation numérique de sa voix et de son image lors des retransmissions publiques de son témoignage. L’essentiel de ce dernier s’est déroulé à huis clos.
Ntaganda, un ancien chef adjoint de l’état-major général de la branche armée de l’UPC, connue sous le nom de Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), est accusé de treize chefs de crimes de guerre et de cinq chefs de crimes contre l’humanité. Les crimes, notamment le viol, le meurtre, le pillage, les attaques contre des civils, l’esclavage sexuel et l’utilisation d’enfants soldats lors d’hostilités armées, auraient été commises en 2002-2003 alors que la milice UPC tentait de chasser les groupes ethniques non Hema de certaines parties d’Ituri, une province de la RDC.
Les audiences du procès ont été interrompues depuis novembre 2015. Avant le début du procès en septembre dernier, les juges ont décidé que les audiences seraient organisées en périodes de cinq ou six semaines suivies de pauses de deux semaines maximum. Le juge Fremr avait déclaré, à l’époque, qu’un calendrier sous forme de périodes devait faciliter le travail des parties et garantir que le procès soit mené efficacement.
Le témoin P790 devrait poursuivre sa déposition demain matin.