Le premier témoin à se présenter à la barre au procès de Bosco Ntaganda qui se tient devant la Cour pénale internationale (CPI) a attribué les incohérences existant entre son témoignage apporté devant la Cour et sa demande de participation au procès à des erreurs de traduction ou d’interprétation.
Lors du contre-interrogatoire mené par l’avocat de la défense Luc Boutin, le Témoin P-0805 a affirmé aujourd’hui que la personne qui avait rempli son formulaire de demande « s’était trompée » en déclarant que sa maison avait été incendiée par des combattants de l’Union des patriotes congolais (UPC).
« La personne qui l’a rempli a fait une erreur. En réalité, ma maison n’a pas été brûlée mais le toit a été emporté », a-t-il indiqué. Hier, le témoin, qui avait fait sa déposition en swahili, avait précisé que sa maison avait été démolie par des combattants appartenant à l’UPC dans lequel M. Ntaganda était chef adjoint d’état-major.
Ntaganda est accusé de meurtre, de viol, d’esclavage sexuel, de pillage, d’utilisation d’enfants soldats et de nombreux autres crimes qui auraient été perpétrés à l’encontre de la population civile qui n’était pas Hema dans la province d’Ituri, en République démocratique du Congo, lors d’un conflit ethnique en 2002 et 2003.
Boutin a montré au témoin une copie de sa demande de participation au procès et lui a demandé si la signature apposée sur le document était la sienne. Le témoin a affirmé qu’il s’agissait de la sienne. Il a toutefois admis ne pas avoir lu le document avant de le signer.
« Il y avait plusieurs personnes qui demandaient à participer et ceci est un document intitulé Demande de participation des victimes. J’étais sûr qu’il était rempli correctement aussi je n’ai pas pas pris la peine de le lire », a expliqué le témoin.
Les personnes qui aident les victimes à remplir les demandes de participation à la procédure sont appelés « intermédiaires ». Ils peuvent inclure des personnalités politiques, le personnel des ONG et des Nations Unies, les chefs communautaires et des responsables du gouvernement local agissant à titre privé. Les intermédiaires ne font pas partie du personnel de la CPI . ”
Le témoin P-0805, qui s’est présenté comme agriculteur, a témoigné avec des mesures de protection, notamment la déformation numérique de la voix et de l’image ainsi que l’utilisation d’un pseudonyme afin de garder son identité secrète.
L’avocat de la défense a également montré au témoin P-0805 une photographie que l’accusation avait présenté plus tôt. M. Boutin a rappelé au témoin qu’il avait déclaré devant la Cour, lors de l’interrogatoire mené par l’accusation, avoir reconnu que la photographie avait été prise dans une plantation de bananes dans laquelle les soldats de l’UPC auraient massacré des civils.
« Mais en 2013, vous avez indiqué aux enquêteurs que vous n’aviez pas reconnu l’endroit », a précisé M. Boutin.
Le témoin a répondu que la photographie n’avait pas été prise dans une plantation de bananes mais dans un emplacement adjacent. «Je me souviens avoir dit que je ne pouvais préciser où la photo avait été prise », a-t-il ajouté.
Dans une autre photo présentée à la Cour cet après-midi, M. Boutin a signalé au témoin qu’une personne anonyme présente dans la photo, que le témoin avait identifié comme une victime civile des attaques de l’UPC, était en réalité un commandant d’une milice ethnique Lendu qui avait combattu les forces de l’UPC.
« Je ne savais pas qu’il avait été un commandant Lendu. Je sais qu’il était fermier et chercheur d’or », a rétorqué le témoin.
Le témoin P-0805 s’est présenté à la barre hier. Son témoignage a porté sur les meurtres qui auraient été commis par les combattants de l’UPC parmi les civils près de la ville de Mongbwalu située en Ituri, une province de la RDC. Lors de l’interrogatoire de l’accusation de ce matin, le témoin a indiqué avoir compté 49 corps de civils tués, y compris des femmes et des enfants dont certains d’à peine 2 ou 3 ans.
Décrivant la scène des massacres, le témoin P-0805 a déclaré, « J’ai vu des cadavres, dont certains avaient les mains liées et dont certains ne portaient que des sous-vêtements et la tête de ces corps avait été écrasée ».
Il a ajouté, « Il y avait quelques corps dont la tête avait été tranchée, les femmes avaient été éventrées ».
Le témoin P-0805 a conclu que des pilons avaient été utilisés pour écraser la tête des victimes car il avait vu des pilons près de la scène du massacre.
Interrogé pour savoir pourquoi il avait compté les cadavres, il a répondu, « J’ai vu les cadavres et j’ai pensé que je devais compter les corps afin de savoir combien de personnes avaient été tuées ».
Le témoin P-0805 a conclu sa déposition cet après-midi. Demain, le deuxième témoin de l’accusation devrait se présenter à la barre.
monsieur l’enquetteur avant de prendre quelqu’un comme temoin il faut savoir pourquoi il veux temoigner,qu’est ce qu’il veux temoigner,est ce que ce qu’il dit c’est une histoire qu’on lui a renconte ou bien il a vecu ça et chercher a trouvé que ce qu’il a dit est vrai ou faux en lui posant quelque questions et meme a ses voisins d’une autre maniere?
merçi