Après une pause de huit semaines, le procès du commandant militaire congolais Bosco Ntaganda devrait reprendre devant la Cour pénale internationale (CPI) lundi 18 janvier 2016. Depuis l’ouverture du procès en septembre 2015, l’accusation a appelé neuf témoins afin qu’ils apportent une déposition contre l’ancien chef adjoint de l’état-major des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC) .
À l’ouverture du procès, le procureur Fatou Bensouda a déclaré que l’accusation avait l’intention d’appeler 80 témoins, notamment des experts, des membres du groupe ayant travaillé avec M. Ntaganda, des victimes et des témoins oculaires pouvant témoigner sur les crimes qui auraient été commis par l’accusé et par ses soldats. On ignore si l’accusation a toujours l’intention d’appeler ce nombre de témoins.
Le 10 juin 2014, les juges de la chambre préliminaire ont confirmé les 18 charges de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité à l’encontre de M. Ntaganda, le nombre le plus important de charges portées devant la CPI. Elles comprennent le meurtre, la tentative de meurtre, le viol, l’esclavage sexuel et l’utilisation d’enfants soldats, le transfert forcé de population, le déplacement de civils, les attaques contre des biens protégés, le pillage et la destruction de biens. Les crimes auraient été commis lors d’un conflit armé de 2002-2003 qui s’est déroulé en République démocratique du Congo.
Ntaganda a nié les charges, affirmant que son but, lorsqu’il avait rejoint les FPLC en 2002, était de procéder à un retour pacifique des congolais qui avaient été chassés de leurs maisons et « pour rétablir la paix sans discrimination ethnique ». Il a également soutenu avoir toujours considéré la discipline comme la base de son service militaire.
Thomas Lubanga, le commandant en chef des FPLC et de sa branche politique, l’Union des patriotes congolais (UPC), a été reconnu en 2012 coupable de l’enrôlement et de la conscription d’enfants de moins de 15 ans ainsi que de leur utilisation pour participer activement à un conflit armé. Il a été condamné à une peine de prison de 14 ans, et son appel pour réduire de moitié sa peine a été rejeté en septembre dernier.
Un aperçu des témoignages entendus jusqu’à présent au procès Ntaganda est disponible ici.