Selon le témoin entendu aujourd’hui, Bosco Ntaganda a ordonné à ses troupes d’arrêter le pillage mais a continué à piller des villes occupées par sa milice armée lors du conflit de 2002-2003.
« Nous étions au camp et le commandant de brigade Salumu [Mulenda] a déclaré que Bosco avait demandé que nous arrêtions de piller et que quiconque serait trouvé en train de piller serait arrêté », a raconté le témoin P017, un ancien membre de l’Union des patriotes congolais (UPC), qui témoigne au procès Ntaganda qui se tient devant la Cour pénale internationale (CPI). Il a indiqué que M. Ntaganda avait continué personnellement à piller la ville congolaise de Mongbwalu après avoir donné l’ordre à ses soldats.
Le témoin, qui est interrogé par le substitut du procureur Diane Lupin, a déclaré ne pas connaître l’ordre qui avait été donné mais a ajouté que les soldats de l’UPC « avaient continué le pillage comme si aucun ordre n’avait été donné ».
Interrogé pour savoir quels soldats de l’UPC avaient continué le pillage, le témoin a répondu : « Après que l’ordre ait été donné, nous nous sommes rendus au camp de Bosco et c’est là que j’ai vu le véhicule dans lequel il se déplaçait et j’y ai vu des équipements qui avaient été pris à l’hôpital ». Le témoin a également raconté avoir vu des biens volés au camp du commandant Salumu.
« Hormis Salumu et Bosco, y avait-il d’autres commandants qui pillaient encore après que l’ordre soit donné », a demandé le procureur.
« Pendant une période de 3 [à] 4 jours, les autres commandants et soldats sont allées de maison en maison et ont continué leur pillage », a répondu le témoin P017. Il s’est souvenu d’un incident, lorsqu’un soldat avait volé une moto et qu’un commandant la lui avait prise. « N’importe quel gradé pouvait prendre les biens d’une personne moins gradée s’il en avait envie », a-t-il déclaré.
Ntaganda est l’ancien chef adjoint de l’état-major de la branche armée de l’UPC, qui est connue sous le nom des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC). Elle figurait parmi plusieurs milices participant à un conflit armé qui se déroulait entre les communautés ethniques Hema et Lendu dans la région d’Ituri, au Congo, en 2002 et 2003. L’UPC, qui était composé principalement de soldats Hema, avait mené des attaques que les procureurs accusent avoir visé les civils Lendu.
Les procureurs affirment que M. Ntaganda, 42 ans, avait à certaines occasions participé personnellement à la commission de crimes dont des meurtres, des viols et les pillages. Il nie l’ensemble des 18 chefs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité portés à son encontre.
Le témoin P017, qui apportait sa déposition pour la deuxième journée, poursuivra son témoignage, lundi 1er février.