La douzième personne à témoigner contre Bosco Ntaganda devant la Cour pénale internationale (CPI) mercredi après-midi a conclu son témoignage à huis clos. Tous les contre-interrogatoires du témoin P800 menés par l’avocat de la défense Stéphane Bourgon ont été tenus à huis clos.
Lors de l’interrogatoire mené par l’accusation hier, le témoin P800 a raconté les « attaques quotidiennes » des soldats de l’Union des patriotes congolais (UPC) contre les villages occupés par des membres de la communauté ethnique Lendu dans la région de l’Ituri district, dans l’est de la République démocratique du Congo. Toutefois, près de la totalité de sa déposition a été entendue à huis clos.
Le procès Ntaganda qui se tient devant le tribunal basé à La Haye s’est ouvert en septembre dernier. L’accusation devrait appeler jusqu’à 80 personnes, dont des experts, des membres du groupe qui ont travaillé avec M. Ntaganda, des victimes et des témoins oculaires afin qu’ils témoignent sur les crimes qui auraient été commis par l’accusé et par ses soldats à l’encontre de civils en Ituri.
Ntaganda est accusé de treize chefs de crimes de guerre et cinq chefs de crimes contre l’humanité. Les crimes auraient été commis lorsqu’il était chef adjoint de l’état-major de la branche armée de l’UPC, connue sous le nom de Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC). Le groupe figurait parmi les milices en activité dans le conflit ethnique armé de 2002-2003 qui s’est déroulé au Congo.
L’ancien général de l’armée nationale congolaise a nié l’ensemble des 18 charges retenues à son encontre, arguant qu’il considérait la discipline comme la base de son service militaire. « Je n’ai jamais combattu de civils…Je les ai toujours protégés », a déclaré M. Ntaganda lors des déclarations liminaires du procès.
Avant d’ajourner les audiences d’aujourd’hui, le juge président Robert Fremr a annoncé que les audiences du procès reprendraient le mardi 23 février afin de « permettre à la défense de se préparer correctement pour le contre-interrogatoire du témoin suivant ». Les semaines passées, la défense a rencontré des difficultés lors de la préparation de l’interrogatoire des témoins de l’accusation.