Cette semaine, le procès Ntaganda qui se tient devant la Cour pénale internationale (CPI) a été conduit en grande partie à huis clos puisque le seul témoin à se présenter à la barre a apporté un témoignage que les fonctionnaires de la Cour redoutaient pouvoir révéler son identité.
Témoignant sous le pseudonyme de témoin P815, le citoyen congolais a témoigné sur les crimes qui auraient été commis par des combattants de l’Union des patriotes congolais (UPC), dans laquelle M. Ntaganda était commandant en chef, lors du conflit de 2002-2003 qui s’est déroulé dans la région de l’Ituri, en République démocratique du Congo.
Lors de l’interrogatoire mené par l’accusation, le témoin a apporté une petite partie de son témoignage en séance publique. Cependant, son contre-interrogatoire mené par la défense s’est déroulé à huis clos. Lors du bref témoignage qu’il a donné devant la Cour, le témoin a raconté les pillages commis par les combattants de l’UPC dans des villes de l’est du Congo, notamment Mongbwalu, Sayo et Mahagi. Il a également déclaré que les troupes du groupe violaient des filles dans les villages qu’ils occupaient.
Dans les procès de la CPI, les séances à huis clos sont souvent exigées lorsqu’il est nécessaire de protéger l’identité des témoins et de leur famille. Des mesures de protection complémentaires, telles que l’utilisation d’un pseudonyme ainsi que la déformation numérique de la voix et du visage lors des rediffusions du témoignage d’un témoin, sont mises en place pour éviter aux témoins d’être l’objet de représailles pour avoir participé au procès.
Selon le témoin P815, les victimes des attaques de l’UPC étaient majoritairement des civils appartenant au groupe ethnique Lendu. Le procès à l’encontre de M. Ntaganda a débuté en septembre dernier. Il répond de 18 chefs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité devant le tribunal basé à La Haye et est jugé en tant qu’auteur direct et co-auteur indirect des crimes.
Le procès doit se poursuivre lundi 11 avril.