Le témoignage de la 20ème personne témoignant contre Bosco Ntaganda devant la Cour pénale internationale (CPI) a conclu jeudi sa déposition à huis clos. Le contre-interrogatoire du témoin P190 par l’avocat de M. Ntaganda, Stéphane Bourgon, a été mené presque totalement à huis clos.
Le témoin P190 s’est présenté à la barre pour la première fois le 6 juin. Lors de l’interrogatoire mené par l’accusation, il a apporté un témoignage sur les attaques initiées par M. Ntaganda contre différentes villes de la République démocratique du Congo (RDC). Selon le témoin, il y a eu de nombreuses victimes lors des attaques, notamment civiles. Certaines attaques auraient été motivées par l’appât du gain.
Le témoin P190 a également impliqué M. Ntaganda dans l’enlèvement d’enfants âgés de 11 à 13 ans et dans leur conscription dans les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC). Les enfants avaient été soumis à un entraînement de base sur la manipulation des armes et sur le tir. Le témoin a déclaré que si quelqu’un tentait de s’échapper, il était abattu.
Il n’a pas été clairement indiqué si le témoin P190 servait dans les FPLC. Il semble toutefois qu’il ait une très bonne connaissance du fonctionnement du groupe et qu’il ait pu avoir des relations étroites avec M. Ntaganda. Les procureurs ont déclaré qu’il apporterait des preuves « directes » du rôle de M. Ntaganda au sein de la milice ainsi que de ses actes et conduite lors du conflit ethnique de 2002-2003 qui s’est déroulé dans la province congolaise d’Ituri.
Les juges ont accordé au témoin P190 des mesures de protection, notamment l’utilisation d’un pseudonyme ainsi que la déformation numérique de la voix et du visage lors des transmissions publiques de son témoignage afin de garantir qu’il puisse apporter sa déposition sans craindre pour sa sécurité personnelle ou pour celle de sa famille. De plus, les mesures protègeront son bien-être psychologique, sa dignité, sa vie privée et éviteront le recours à des mesures de protection intrusives pour le témoin et sa famille après la conclusion de son témoignage.
Ntaganda répond de 13 chefs d’accusation de crimes de guerre et de 5 chefs de crimes contre l’humanité. Les crimes auraient été commis lorsqu’il occupait les fonctions de chef adjoint de l’état-major des FPLC. Le groupe figurait parmi les milices qui participaient au conflit de l’est du Congo.
Les audiences devraient se poursuivre lundi 13 juin.