Aujourd’hui, la 30ème personne appelée à comparaître par les procureurs pour témoigner à l’encontre de l’accusé de crimes de guerre Bosco Ntaganda devant la Cour pénale internationale (CPI) a conclut sa déposition. La totalité du contre-interrogatoire du témoin mené par la défense s’est déroulée à huis clos.
Le témoin P019 s’est présenté à la barre pour la première fois mercredi dernier et a raconté que les troupes de l’Union des patriotes congolais (UPC) maltraitaient les membres d’un groupe ethnique rival qu’ils ne considéraient pas comme « étant des êtres humains », et qu’ils violaient notamment des hommes et des femmes « sauvagement ». Cette femme a déclaré que les troupes de l’UPC l’avaient prise en otage ainsi qu’un nombre inconnu de personnes lors d’une réunion pour la paix que les miliciens avaient initiée. Elle a déclaré que les femmes enlevées étaient violées « sauvagement ». Le témoin P019 a également indiqué que les combattants de l’UPC violaient des hommes.
Avant sa comparution, les juges avaient accordé au témoin des mesures de protection en audience afin de protéger son identité du public dans le but de garantir sa dignité et sa sécurité. Bien que, dans une décision du 1er juillet, les juges ont affirmé qu’ils évalueraient « au moment opportun » la nécessité de recueillir à huis clos « certains » éléments de preuve apportés par le témoin qui n’ont pas été communiqués, la chambre a entendu l’essentiel de son témoignage à huis clos.
Ntaganda répond de treize chefs d’accusation de crimes de guerre et de cinq chefs de crimes contre l’humanité. Les crimes auraient été commis lorsqu’il occupait les fonctions de chef adjoint de l’état-major de la branche armée de l’UPC, dénommée Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC). Le groupe figurait parmi les quelques milices en activité lors du conflit armé entre groupes ethniques qui s’est déroulé dans la province congolaise d’Ituri en 2002-2003.
L’ancien général de l’armée nationale congolaise a nié l’ensemble des 18 charges retenues à son encontre, arguant qu’il considérait la discipline comme étant le fondement de son service militaire. « Je n’ai jamais combattu les civils … je les ai toujours protégés », a déclaré M. Ntaganda au cours du procès, lors de ses déclarations liminaires en septembre dernier.
Les audiences se poursuivront lundi 11 juillet avec le témoignage d’un nouveau témoin de la défense.