Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont continué à entendre les dépositions de témoins de l’accusation dans le procès de Bosco Ntaganda en l’absence de l’accusé. Ce matin, un témoin, qui se présentait sous le pseudonyme de témoin P100, a conclu son témoignage devant la Cour. Le huitième témoin expert à comparaître pour l’accusation s’est ensuite présenté à la barre.
Le témoignage des deux témoins ont été entendus sans la présence de M. Ntaganda en salle d’audience à la suite de la protestation contre les restrictions en cours imposées sur ses communications et les visites de sa famille. La contestation de l’ancien chef rebelle congolais, qui a débuté mercredi dernier, l’a poussé à débuter une grève de la faim et à refuser de donner à ses avocats l’autorisation de le représenter. Depuis hier, M. Ntaganda a également refusé de comparaître devant les juges via un lien vidéo qui a été installé dans le centre de détention de la Cour après qu’un rapport médical ait montré qu’il ne pouvait se déplacer jusqu’aux locaux de la Cour.
Le témoin P100 a débuté hier son témoignage au procès. Une grande partie de l’interrogatoire de l’accusation et du contre-interrogatoire de la défense de ce témoin a été menée à huis clos. Le témoin, qui s’est vu accordé des mesures de protection semble avoir été victime de brutalités présumées de la part de l’Union des patriotes congolais (UPC) en 2002-2003 dans la province congolaise d’Ituri.
Entretemps, un pathologiste français, le Dr Laurent Martrille, qui a débuté son témoignage au procès jeudi après-midi, a témoigné au sujet de ses rapports sur les autopsies de neuf corps exhumés en Ituri. Les rapports, datant de mars 2015, que les procureurs ont versé au dossier, ont été produits en 2014 en parallèle de rapports rédigés par une équipe d’experts commissionnés par les procureurs pour exhumer et examiner les corps des victimes présumées des brutalités de l’UPC en 2014.
Le Dr Martrille est le cinquième membre de cette équipe à témoigner au procès ce mois-ci. Les personnes à témoigner avant lui ont été le Dr Derek Congram, un archéologue et anthropologue judiciaire canadien, le Dr Arnoud Kal, un scientifique judiciaire, Adrien Sivignon, un photographe de police judiciaire et directeur de galerie ainsi que le Dr Lars Uhlin-Hansen.Ntaganda, l’ancien chef adjoint de l’état-major de l’UPC, est accusé de 18 chefs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, qui auraient été commis par ses soldats et par lui-même lors d’un conflit ethnique dans la province congolaise d’Ituri. Il a plaidé non coupable pour l’ensemble des chefs d’accusation retenus à son encontre.
Les audiences du procès se poursuivront vendredi matin.