Les relations sexuelles entre des commandants et les recrues féminines dans la milice de l’Union des patriotes congolais (UPC) n’étaient pas toujours librement consenties, selon le témoignage entendu aujourd’hui au procès de Bosco Ntaganda pour crimes de guerre qui se tient devant la Cour pénale internationale (CPI).
Une personne, qui semble avoir été membre du groupe dans lequel l’accusé était un haut commandant, a expliqué la situation, déclarant qu’il était « difficile » pour les filles de refuser les avances des commandants.
« À l’époque, je ne pouvais pas savoir ce que ces jeunes filles pensaient mais je crois que si un commandant souhaitait obtenir vos faveurs, il était difficile de le repousser. Ces filles n’étaient pas en mesure de le faire », a indiqué la personne qui, témoignait sous le pseudonyme de témoin P868.
Le témoin répondait à une question du juge président Robert Fremr pour savoir si le témoin avait observé un mécontentement ou une résistance des soldats féminins à des relations sexuelles avec leurs commandants. Le témoin a donné des détails sur ces relations à huis clos.
La question du juge Fremr a été posée à la fin des trois jours de déposition du témoin dont l’essentiel a été entendu à huis clos. Ce témoin est la 50ème personne appelée par l’accusation pour témoigner contre l’ancien chef adjoint de l’état-major de l’UPC, qui est jugé depuis septembre 2015 pour plusieurs crimes de guerre et crimes contre l’humanité qui auraient été commis dans le région d’Ituri dans la République démocratique du Congo en 2002 et 2003.
Le témoin P868 a débuté son témoignage devant la CPI mardi 8 novembre. Il est le deuxième témoin à se présenter à la barre depuis que le procès a repris le 7 novembre après une courte pause. Le juge a entendu avant lui le témoignage du témoin P976, en grande partie à huis clos.
Cet après-midi, un autre témoin a débuté sa déposition, également à huis clos, via un lien vidéo depuis un lieu tenu secret. Il devrait poursuivre son témoignage demain matin.