Vendredi, le témoignage de l’ancien commandant rebelle congolais Bosco Ntaganda devant la Cour pénale internationale (CPI) est entré dans sa quatrième semaine. Il s’agit également du dernier jour d’audiences avant que la Cour n’observe ses vacances d’été.
Le 14 juin, M. Ntaganda s’est présenté à la barre des témoins afin de témoigner pour sa propre défense devant la CPI. Il a depuis raconté son engagement dans plusieurs groupes rebelles qui, selon lui, était motivé par le génocide de 1994 qui a eu lieu au Rwanda et inspiré par le président ougandais Yoweri Museveni. M. Ntaganda a déclaré aux juges qu’il avait quitté le poste qu’il occupait dans l’armée nationale rwandaise afin d’intégrer les groupes qui se battaient pour libérer la République démocratique du Congo de la dictature de Mobutu Sese Seko.
M Ntaganda a expliqué que l’Union des patriotes congolais (UPC), dans laquelle il occupait les fonctions de chef adjoint de l’état-major, n’avait pas de conscrits ou de recrues mineures et qu’une discipline stricte était maintenue dans la milice tandis que la discrimination ethnique était interdite au sein du groupe. De plus, il a témoigné avoir en personne interdit les relations sexuelles entre les membres de la milice et que cette politique était respectées par l’ensemble des troupes. M. Ntaganda a également nié avoir tué un prêtre et avoir exécuté des combattants réfractaires.
Ces deux derniers jours, M. Ntaganda a été contre-interrogé par le substitut du procureur Nicole Samson au sujet de divers documents, notamment une lettre manuscrite de novembre 2003 adressée au président de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), une entreprise locale d’Ituri, lui demandant de payer une facture de téléphone Thuraya de 800 $US qui aurait été occasionnée par l’accusé. Me Samson a interrogé M. Ntaganda sur les inscriptions d’un journal qu’il aurait tenu en août 2003 ainsi que sur les minutes de réunions de l’UPC qui ont eu lieues en juin 2003.
M. Ntaganda répond de 18 chefs d’accusation de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Les charges découlent de l’engagement de l’UPC dans un conflit ethnique armé qui s’est déroulé dans la province de l’Ituri, au Congo, en 2002 et 2003. Dans la décision de confirmation des charges, les juges de première instance ont estimé qu’il y avait suffisamment de preuves indiquant que M. Ntaganda avait commis, avec d’autres membres de l’UPC, les crimes présumés et qu’il portait la responsabilité pénale en tant que dirigeant tant qu’adjoint du chef militaire du groupe.
Le témoignage apporté par M. Ntaganda devant la CPI devait durer initialement six semaines, alors que jusqu’à 40 heures ont été allouées à la défense ainsi qu’à l’accusation pour l’interroger. Le 4 juillet, les juges ont toutefois accédé à la demande de la défense d’accorder un temps additionnel de 15 heures afin d’interroger l’accusé. La défense a conclu son interrogatoire le 12 juillet.
Avant l’ajournement de cet après-midi, le juge président Robert Fremr a annoncé que les audiences du procès reprendraient le 28 août avec la suite du contre-interrogatoire de l’accusé par l’accusation.